PRESSE: Charlie Et Cette Drôle De Dame – Zineb El Rhazoui Et Le Combat Contre Les Fondamentalistes Islamiques

Islam

Les opinions de Zineb El Rhazoui sur les problèmes que posent les effets de la religion pour nos sociétés, sont très proches des miennes. A savoir que c’est l’interprétation et l’application de textes écrits et de superstitions de l’Islam en tant que doctrine politique qui posent problèmes. Pour l’ancienne journaliste à Charlie Hebdo, même un simple livre de recettes peut devenir dangereux si l’on est puni physiquement pour le fait de ne pas avoir suivi les recettes à la lettre.

Zineb El Rhazoui a le double malheur d’être née femme et, qui plus est, femme Musulmane. Elle n’a pas bénéficié de droits fondamentaux que l’on acquiert tous à la naissance, à savoir la liberté de vivre notre vie comme on le souhaite, et la liberté d’opinions. Cette dernière nous donne à tous le droit de critiquer les idées des autres, ainsi que de s’y opposer. En manque de ces libertés, Zineb El Rhazoui a fui son pays d’origine – le Maroc – pour la France. Ayant trouvé refuge à Paris, elle s’est à nouveau sentie délaissée, cette-fois-ci par celles et ceux qui n’osaient plus suivre son combat ou soutenir ces idées portant sur les dangers d’un Islam fallacieux. Une critique rationnelle de l’Islam, trop souvent interprétée comme étant un propos raciste, est mise sous silence.

La voix gaie de Zineb El Rhazoui  témoigne d’une joie de vivre, malgré la présence jour et nuit de gardes du corps, malgré les menaces de mort et les déménagements à répétition. Elle plaisante en racontant sa visite à la banque, et son nouveau gestionnaire qui, ne la connaissant pas, lui a permis de souscrire une assurance-vie. Elle sait qu’elle a de la chance d’être encore en vie, car elle aurait dû être dans les locaux de Charlie Hebdo ce matin-là, le 7 Janvier 2015. Mais elle n’y était pas.

Au Maroc, Zineb El Rhazoui a été jugée pour bien des crimes contre l’Islam. Non des moindres est celui d’avoir osé organiser un pique-nique public durant le Ramadan, afin de protester contre une loi punissant d’une peine de prison le non-respect, en public, de ce rituel anachronique. Mais le plus grand crime qu’elle a commis, a été perpétré ici, en Europe, en Occident. C’est celui de vouloir s’exprimer en toute liberté – une liberté qui vexe, une liberté qui fait mal. Elle a occupé un grand espace politique resté vide, pris en sandwich entre une extrème-droite xénophobe, et une gauche intellectuelle qui soutient inconsciemment ce contre quoi elle s’oppose, à savoir le fondamentalisme islamique. C’est un fondamentalisme qui n’est pas si différent du fascisme des années trente qui persiste encore de nos jours. Si la civilisation occidentale est capable d’inventer le fascisme, pourquoi le monde islamique ne pourrait-il pas en faire autant? La question mérite d’être posée.

En 2012, l’Académie Française a introduit un mot nouveau dans la langue française qui a pour but non pas de définir la liberté d’expression et le droit de critiquer l’Islam, mais qui fait plutôt penser à une maladie psychique, une atteinte irrationnelle de la pensée. Il s’agit du mot “islamophobie.”

Il est certainement regrettable que les sociétés occidentales soient contraintes à diluer les propos critiques à l’égard de l’Islam, au nom de l’islamophobie. Nous sommes obligés de nous taire afin de ne pas offenser la communauté musulmane. Mais pour Zineb El Rhazoui, le fait de considérer les Musulmans comme une communauté, et non pas en tant qu’individus avec des spécificités individuelles, est en soi une forme de racisme, comparable à celle des années trente et la notion de race aryenne.

Les réactions suite à l’attentat de Charlie Hebdo ont étés universelles, et les condamnations unanimes. Depuis, certaines voix se sont cependant élevées, suggérant que l’hebdomadaire satirique serait allé peut-être un peu trop loin dans ses critiques de l’Islam et dans ses caricatures du prophête. Il aurait mieux valu que l’occident se taise plutôt que de risquer d’offenser la communauté musulmane, et de faire le jeu de l’extrème-droite. En novembre 2015, l’attentat du Bataclan a fait 129 victimes qui assistaient paisiblement à un concert de rock. Sont-ils, eux aussi, allés trop loin en voulant se distraire en écoutant de la musique?

En nous répétant constamment de ne pas faire l’amalgame entre les terroristes et les autres Musulmans, nous oublions le fait que tous les Musulmans ne sont pas terroristes, mais que tous les terroristes qui tuent au nom de l’islam le sont.

Le fondamentalisme islamique tient deux armes qui lui servent à réprimer les opposants à son idéologie politique. Dans les pays musulmans, allant du Maroc jusqu’à l’Iran, la répression est une répression physique dirigée contre les intélectuels, les scientifiques, les défenseurs des droits de l’homme, et surtout des femmes. Dans ces pays, l’islamophobie n’existe pas car les opposants sont systématiquement éliminés ou sévèrement punis. En Occident, les Musulmans se servent d’une arme qui leur a été fournie par ceux-mêmes qui prétendent faire opposition au fondamentalisme islamique. Il s’agit de cette notion d’islamophobie qui rend impossible toute critique ou tout questionnement concernant l’emprise de la religion islamique sur les Musulmans. Ainsi, l’argument que les banlieues et les prisons sont à l’origine de la radicalisation est un faux débat. C’est bien la religion islamique qui fonde les pensées archaïques et les actions barbares des terroristes.

Arrêtons de tourner autour du pot et appelons un chat, un chat. On ne peut pas nier qu’au sein de la communauté musulmane on rencontre des athés, des modérés, et des gens comme moi, qui pensent que la question de l’existence d’un dieu ou d’un prophête ne vaut pas la peine que l’on s’y attarde. Mais il est certain que l’Islam utilisé comme instrument politique est la cause des attentats terroristes perpétrés sur nos territoires, et sert à maintenir les pays musulmans sous des régimes oppressifs et dictatoriaux qui montrent un semblant de démocratie. Faisons face à ces problèmes avec raison, sans excuses et surtout, sans politesses.

 

à lire: Détruire le Fascisme Islamique, Zineb El Rhazoui (2016)