BREXIT – La Lettre de Monsieur Johnson

Oliver Letwin a mis une clé dans les roues de mon chariot galopant à toute vitesse vers le Brexit, sous la forme d’un amendement me contraignant à vous écrire cette lettre.

 

 

Les hommes peuvent faire tout ce que font les femmes. Nous avons d’abord eu Gina Miller qui a arrêté Theresa May dans sa foulée, juste au moment où elle allait nous faire étouffer en avalant l’article 50 sans respirer. Aujourd’hui, c’est au tour des hommes d’arrêter Boris Johnson. En réussissant à faire adopter son amendement par le parlement, Oliver Letwin, membre déchu du parti conservateur, a obligé le puissant BoJo à ouvrir le premier tiroir de son bureau en acajou et sortir son stylo plume afin de griffonner quelques lignes sur une feuille A4 très officielle qui n’a pas jauni sur les bords.

Boris Johnson doit écrire une lettre à ces braves gens de l’union qui fait la force et leur demander s’ils peuvent attendre un peu plus longtemps avant de rentrer chez eux. C’est aussi compliqué que le Brexit peut l’être.

En commençant par l’enveloppe, nous pouvons déjà constater sans difficulté que le Brexit est très, très compliqué. Il y a trois façons d’écrire Bruxelles:

Brussels  Brussel  Bruxelles

 

Cher Donald,

J’espère que vous allez bien après la fête de la semaine dernière. Je ne savais pas qu’il y avait autant de bars à Bruxelles.

Ne soyez pas trop frustré par ce qui se passe ici. Le Brexit va se faire dans peu de temps. Le retard dans l’acceptation de notre accord est dû à un incident technique au cours duquel un des rebelles conservateurs qui répond au nom d’Oliver Letwin a mis une clé dans les roues de mon chariot galopant à toute vitesse vers le Brexit, sous la forme d’un amendement me contraignant à vous écrire cette lettre.

J’ai essayé de me débarrasser de ce voyou en l’expulsant de mon parti il ​​y a quelque temps. J’ai également eu la brillante idée de tenir une session parlementaire un samedi, car je sais de bonnes sources qu’il fait toujours ses courses le samedi. Mais l’effronté semble avoir franchi une porte laissée ouverte par l’une des femmes de ménage et, à mon grand étonnement, il était assis à quelques mètres de là où j’étais debout, livrant des arguments plutôt vagues en faveur de l’accord le Brexit, accord que j’ai accepté à la fin d’une soirée bien arosée.

J’espère de tout cœur que vous pourrez attendre jusqu’au 1er novembre pour répondre à cette demande afin que nous, Britanniques, n’ayons pas à décider de ce que nous voulons faire. La bonne nouvelle est que ce que nous ne voulons pas faire a été décidé il y a longtemps et ne sera pas fait. À savoir, obtenir un accord. Donc, selon mes calculs, qui sont tout à fait à moi, sans exception, nous sommes bien dans les temps pour délivrer le Brexit de la meilleure façon possible en garantissant le meilleur accord possible sans accord.

C’est un “non-accord” qui coupera notre petite île du meilleur peuple possible, de la meilleure façon possible.

Faites comme si vous avez perdu la lettre ou que vous ne trouvez pas votre stylo, et tout ira bien. Comme d’habitude.

Cordialement.

Boris Johnson