Retour Des Djihadistes – Risque d’Attentats Sur l’A1 En Direction Du Nord

djihadistes

Alors qu’il m’a fallu presque un demi-siècle pour trouver la femme de mes rêves, à peine 240 heures auront suffi pour que ce combattant djihadiste tombe amoureux d’une lycéenne londonienne déguisée en nirvana bouddhiste version arabe, en plein désert. Jago Riedijk, né aux Pays-Bas, a mis dix jours pour épouser l’adolescente britannique Shamima Begum. Il savait qu’elle était mineure, mais cela lui importait peu car leur union était faite pour la vie et bien au-delà.

Après avoir rêvé de son exil en Syrie, Jago Riedijk rêve désormais de la pluie fine des Pays-Bas, un pays où vous avez plus de chances d’être renversé par un vélo que d’être tué par un tir de mortier. Les autorités néerlandaises ne sont disposées à envisager de l’aider à retourner au bercail que s’il se présente à l’ambassade des Pays-Bas en Turquie ou en Irak. S’il revient, il encourt une peine de six ans d’emprisonnement pour avoir été reconnu coupable d’appartenir à une organisation terroriste qui préparait un feu d’artifice dans le centre-ville d’Arnhem. Cela suppose bien sûr qu’il n’ait pas à subir un procès en Irak où il pourrait être exécuté pour ses délits le jour même de son procès.

Riedijk affirme avoir quitté les Pays-Bas pour la Syrie en 2014 avec le seul désir d’aider la population syrienne à se battre contre le démon Assad. Rien de tel pour combattre l’ennui qu’il endurait à Arnhem. Mais comment n’a-t-il même pas réussi à voir une seule vidéo des dizaines de victimes d’Isis, décapitées sous un soleil de plomb? S’il ressembla aux jeunes d’aujourd’hui, et à mon fils en particulier, il eut très probablement passé la majeure partie de la journée à regarder YouTube sur son portable.

L’interview publiée dans le journal néerlandais Algemeen Dagblad, à part de m’avoir donné envie d’aller aux toilettes, m’a bien fait comprendre à quel point nous sommes tous humains et capables de commettre des erreurs. Tant que nous le savons, et que nous demandons pardon au près de nous-mêmes et des autres, tout va bien. Mais entre deux épisodes de pédophilie, Jago Riedijk a connu une période très difficile en Syrie, étant pris pour un espion hollandais et envoyé en prison où il a été torturé.

C’était l’enfer, là-bas. Les gardes trouvaient constamment un prétexte pour nous maltraiter. Nous avons été torturés et privés de nourriture. J’ai été enfermé pendant des semaines sans savoir pourquoi. – Jago Riedijk

Et tandis que Jago fut chatouillé, privé de dessert et enfermé dans un placard, les jeunes filles Yazidi s’amusaient à la marelle et les garçons jouaient aux billes. C’est nul la vie!

Mais même les histoires d’amour les plus belles ont toujours un hic, et l’amour de la femme pour l’homme n’est pas toujours aussi fort que celui de l’homme pour la femme.

Je veux retourner aux Pays-Bas. C’est mon rêve […] mais laisser ma femme et mon enfant en Syrie, c’est impossible! – Jago Riedijk

 

Mais je veux juste rentrer à la maison pour avoir mon enfant. Je ferai tout ce qui est nécessaire pour rester chez moi et vivre tranquillement avec mon enfant. – Shamima Begum

Elle ne mentionne pas son mari qu’elle “aime beaucoup” malgré tout. Le destin a décidé que l’enfant ne fasse plus partie de l’histoire et il sera intéressant de voir s’ils retournent au bercail, seuls ou accompagnés.

Pendant ce temps… A La Haye et à Londres, les gouvernements respectifs des deux tourtereaux doivent montrer qu’ils ont autant de leadership moral que de volonté politique. Shamima Begum n’a pas été choquée de voir des têtes gisant dans les poubelles. Nous n’avons pas à nous sentir désolés ou coupables pour son bébé car il est né au mauvais endroit et a été mis au monde par une mère indigne de l’être. Quant à Jago Riedijk, il n’était pas un adolescent plus bête que méchant lorsqu’il est parti pour la Syrie. Il aurait très bien pu en savoir plus sur les exécutions brutales de 75 soldats syriens et du journaliste James Foley parmi d’autres, et qui ont eu lieu avant son départ pour la Syrie.

Selon la tradition kantienne, nous devons nous tenir à certains principes, quelles que soient les conséquences. Jago Riedijk et Shamima Begum ne peuvent pas faire la guerre aux démocraties et demander ensuite à être protégés par les mêmes démocraties contre lesquelles ils se sont battus.

Non, la réponse à la demande sera “Restez où vous êtes et on vous oubliera” plutôt que “Rentrez à la maison, tout est pardonné.”